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vendredi 5 juillet 2013

Expulsion ferme des demandeurs d'asile du squatt Bertillon.


Expulsion ferme en catimini et sans discussions possibles des demandeurs d'asile du squatt Bertillon, le tout à l'écart de toutes consultations avec les diverses associations du "comité de soutien aux demandeurs d'asile".
Il a été souligné le besoin d'un espace afin de stocker les affaires personnelles des demandeurs d'asile devant désormais passer par des lieux d'hébergement qu'ils devront quitter au matin.
La météo étant heureusement propice a permis le déplacement avec la répartition des objets personnels dans des containers diversifiés.

Le squat abritait environ 80 personnes dont 50 devraient être logées par l'Etat puisqu'ils sont en cours de demande d'asile", précise encore le porte-parole.
"Le projet de la préfecture serait de loger 20 personnes,30 devraient être en asile de nuit. Et une trentaine de personnes qui viennent peut-être d'arriver ou sont déboutées, qui sont en dehors de la procédure, et qui n'ont, selon l'Etat, aucune existence légale et doivent attendre leur rendez-vous avec la préfecture, en général trois mois après l'ouverture, seront à la rue.
Selon nous, ce sont eux qui devraient bénéficier de l'asile de nuit", précisent encore les représentants du collectif.

Ce fut à à  8h ce matin, que plus d'une centaine de policiers se sont  rendus au squat de la rue Bertillon qui abritait de nombreux demandeurs d'asile depuis un an et demi.
Ils ont défoncé les  portes des chambres des habitants et les ont sortis sans ménagement. Une centaine de personnes sont arrivées très rapidement en soutien. Ils ont bloqué dans un premier temps les bus Divia réquisitionnés pour l'opération afin que les demandeurs d'asile puissent s'organiser pour décider de ce qu'ils voulaient faire. Même ceux-ci ont pu reprendre une partie de leurs affaires, mais des sommes importantes de mobilier, gazinières, affaires personnelles risquent d'être perdues.

L'expulsion d'aujourd'hui survient juste un an après celle de l'école des Greffes, bâtiment qui logeait 300 demandeurs d'asile à Dijon. L'an dernier déjà les autorités avaient cherché à prendre les soutiens par surprise en avançant la date d'expulsion et en passant en force grâce à un arrêté de péril délivré par le Maire.  A l'époque cette expulsion avait occasionné de nombreuses manifestations et protestations. Un village de tentes avait été dégagé manu militari par la police, place de la libération et un nouveau squat situé rue des Petites roches avait été ouvert dans la foulée. Depuis les migrant-e-s, laissés à la rue par l'Etat étaient majoritairement regroupé-e-s dans le squat de la rue Bertillon et aux Petites Roches.
 La préfecture avaient affirmé ne pas vouloir rejouer le scénario de l'an dernier. C'est pourtant ce qu'elle vient de faire aujourd'hui.

Ce lieu qui était devenu un espace de repos permettait aux associations de s'organiser et de proposer aux demandeurs d'asile des soins médicaux, distributions alimentaires, cours de français et suivis des dossiers.
L'opération policière d'aujourd'hui anéantit toutes ces démarches et aides en cours, de même a joué sur la destruction de tous les travaux ayant été faits tels que travaux d'électricité, de plomberie et de remise en état  réalisés par des associations et personnes solidaires.
Pourtant malgré plusieurs demandes, la Mairie de son côté avait été jusqu'à refuser de faire venir les services de dératisation pour aider à améliorer l'hygiène du lieu.

Ce soir est prévu  un rassemblement ce soir 5 juillet à 18h devant la préfecture pour exiger un véritable relogement pour tous, et manifester toute notre solidarité et notre soutien !!

Communiqué de presse !

Communiqué de presse ci-après du collectif d'organisations (ACAT Dijon / Action Catholique Ouvrière / Adisar / Afrane Bourgogne / Amnesty International / ATTAC 21 / Agir ABCD / CFDT 21 / CGT 21 / Club Unesco Dijon / CCFD Terre Solidaire / CNT 21 / CSF / Espace Autogéré des Tanneries / Euphorbe en Illabakan / Fraternité de St François d’Assise / FSU 21 / CIMADE / La Vie Nouvelle / Ligue des Droits de l’Homme / MRAP / Pastorale des Migrants / RESF 21 / SOS Racisme/ SOS Refoulement/ Syndicat de la Magistrature / Sud Santé / Tends la Main / Urgence Solidaire) défendant le droit d'asile.

Ce matin, le squat de la rue Bertillon à Dijon a été évacué par la police.

Les organisations engagées dans la défense du droit d'asile sont indignées par la méthode employée d'une intervention policière-surprise à l'encontre de personnes totalement pacifiques venues demander l'asile à la France pour échapper à des persécutions en application du droit international. La préfecture avait affirmé à plusieurs reprise ne pas vouloir recourir à la force et nous avait affirmé catégoriquement encore hier soir que rien n'était prévu. Ces procédés révèlent un mépris de la dignité des personnes comme du monde associatif.
Nous sommes inquiets du devenir des expulsés. En effet, d'après les dernières informations fournies par les pouvoir publics, 22 seraient relogées dans les conditions prévues par les textes, 30 se verraient proposer un abri de nuit temporaire, une quarantaine se retrouvent à la rue, dont de nombreuses personnes ayant un recours en cours pour régulariser leur situation.
Nous appelons à un rassemblement ce soir 5 juillet à 18h devant la préfecture pour exiger un véritable relogement pour tous.

Pour les organisations du Collectif de Soutien aux Demandeurs d'asile.