A Dijon aussi , on veut avoir le pouvoir de vivre !
Oui à Dijon aussi, il y a de la
souffrance sociale et humaine, et elle s'exprime comme aujourd'hui
dans le quartier des Grésilles où le président Hollande était en
déplacement. Ici, la population vit durement la crise, le chômage, l'exclusion et la pauvreté depuis des décennies .
Alors venir dire aujourd'hui qu'il faut
tous faire des efforts, des efforts justes, qu'il nous faut des
entreprises compétitives et qu'il nous faut croire en l'avenir !
Et
surtout arrêter avec les conflits et passer à l'ère du compromis
social, c'est un peu difficile à admettre quand, à deux pas de ce
quartier, il y a un site, celui de la multinationale, Sanofi
,championne du CAC 40, qui va bénéficier de 47 millions d'euros de
cadeaux d'argent public (pour le groupe, mais c'est déjà beaucoup
trop ), tout en supprimant 2000 emplois et en réduisant sa recherche
en offrant de 3 à 4 milliards de dividendes à ces actionnaires .
Alors oui, c'est indécent de venir ici, dans ce quartier comme
demain à Sombernon et à Venarey les Laumes dire qu'il faudrait
faire un effort juste pour faire avancer notre pays .
Et promettre aux jeunes que les
emplois d'avenir et les contrats de générations seront la solution
pour eux alors qu'ils sont maintenant 25 % au chômage et que ni les
collectivités locales (y compris Dijon ) ni les associations ne
peuvent se permettre de créer des emplois d'avenir en grand nombre.
D'ailleurs la preuve, le préfet de Côte d'Or a lancé il y a peu
l'ouverture des emplois d'avenir aux secteurs marchands (cela fait
quand même 35% du salaire payé par notre argent ).
Aujourd'hui, à
Dijon sur 4 contrats signés, un est du secteur marchand. Car les
réductions des dotations aux collectivités locales (-4, 5 milliards
prévus pour les 3 ans à venir ) et dans la foulée, moins de
subventions aux associations n'incitent pas à s'engager dans
l'insertion réelle et sérieuse pour les jeunes .
Quant au message envoyé aux salariés
et aux jeunes , avec le soi disant compromis social autour de
l'accord Medef et quelques syndicats minoritaires, c'est leur faire
accepter d'être corvéables et moins bien rémunérés (les jeunes
en premier et les autres salariés aussi ), de ne pas être
considérés dans la société et d'être privés de leurs droits
sociaux .
J'avais cru entendre dans les promesses de campagne et
surtout les jeunes que la jeunesse devrait mieux vivre en 2017 qu'en
2012. Avec moins de droits dans l'entreprise ? En étant toujours
plus précaires et corvéables.
Pour respecter votre parole envers les
jeunes, Monsieur le Président, il vous faut changer de cap.
Des propositions sont sur la table,
qu'elles viennent des organisations syndicales, des organisations de
jeunesse et des parlementaires du Front de gauche : par exemple, la
sécurisation de l'emploi et l'interdiction des licenciements
boursiers et des entreprises non rentables, la taxation pour
dissuader l'emploi précaire, l'allocation d'autonomie pour les
jeunes (étudiants, en formation ou en recherche du premier emploi ), c'est cela en partie qui sortira le pays de la crise, et c'est
ainsi que les jeunes et les citoyens qui aspirent au changement
reprendront confiance et croiront en leur avenir et en l'avenir de
leur pays et de la société . A Dijon comme ailleurs .
Isabelle De almeida , secrétaire
départementale PCF Côte d'or
Responsable nationale aux questions
de la jeunesse
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