La visite en France d’un champion de la croissance économique passe
rarement inaperçue, même lorsqu’elle ne présente qu’un intérêt médiocre.
Un serrage de louches sur le perron de l’Élysée avec un président
chinois ou une chancelière allemande rameute à coup sûr le ban et
l’arrière-ban des troupes journalistiques. Pourquoi alors la presse
hexagonale a-t-elle boudé le dernier séjour à Paris de Rafael Correa ?
Le 6 novembre 2013, le président
équatorien était à la Sorbonne pour décrire le modèle économique en
train de s’inventer dans son pays, en insolente rupture avec le dogme de
l’austérité et de l’inféodation à la finance auquel les dirigeants
européens veulent condamner leurs ouailles.
Peu de grands médias français — à l’exception du Monde diplomatique et
de quelques journaux de presse écrite — n’ont prêté attention à la
visite du président équatorien. Aucune chaîne de télévision ni radio
nationale n’a repris le message qu’il souhaitait adresser aux
populations européennes : ne faites pas la folie de vous plier aux
injonctions des banques, regardez comment l’austérité qu’elles vous
infligent aujourd’hui a failli ruiner notre pays par le passé, et
comment nous nous en sommes relevés en faisant tout le contraire.
Dans ce film, Pierre Carles et son équipe poursuivent leur critique
radicale des médias. Ils se proposent à présent d’explorer la question
du traitement de l’hérésie équatorienne dans la presse française. Il
s’agira bien sûr de confronter la chefferie éditoriale à ses choix
idéologiques, et de comprendre par quel enchantement l’impasse borgne et
insalubre du monétarisme européen se présente à elle comme un horizon
indépassable. L’alternative qui se joue là-bas est-elle un simple mirage
ou alors un modèle susceptible d’allumer quelques flammèches à notre
horizon ?
Pré-vente à l'accueil de l'Eldorado
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