De l'ancien Hôpital général, à la Cité de la gastronomie : des interrogations légitimes sur une vente obscure.
De ce que nous savons, et au vu des interpellations des syndicats du Centre Hospitalier Universitaire, il y a de quoi se poser des questions sur la vente de l'ancien « Hôpital général », par la ville de Dijon à la société Eiffage.
Afin de donner un site immobilier à la future « Cité de la Gastronomie », la ville de Dijon a décidé de préempter le terrain de l'ancien Hôpital général en vente, et de réaliser ainsi la Cité de la gastronomie, des logements (sociaux ?), un hôtel, un cinéma… En décembre 2014, après un « appel à manifestation d’intérêt », la municipalité retient l’offre d’Eiffage, pour 12 millions d'euros alors que « Seger », propose 20 millions d’euros.
Pourquoi choisir la proposition la moins avantageuse ? tout du moins en apparence. Alors que le CHU connaît depuis des années des déficits budgétaires, et un manque de dotations entrainant des diminutions de personnel et de services aux patients ? 8 millions d'euros dans le budget du CHU, ce serait une sacrée bouffée d’oxygène ! Même si ce n’est pas en bradant le patrimoine qu’on assure la pérennisation du service public de la santé.
De plus, le terrain de l'ancien hôpital n’appartient pas à la ville de Dijon mais au Centre hospitalier, qui accueille, soigne les Bourguignons et bien au-delà. C'est aux patients et au personnel que ces 8 millions vont manquer. Que la ville de Dijon ait un droit de préemption n'est pas la question : c'est un droit légitime et souvent utile, mais elle doit l’utiliser avec le souci de l'intérêt général. Et dans ce dossier, il s'agit de la santé publique.
S'il semble important d'accélérer la mise en vente, au vu notamment des frais de gardiennage, il convient également de ne pas se précipiter et de faire la clarté sur ce dossier, au vu de tous les éléments :
- le recours en justice du cabinet Seger.
- le projet de cinéma multiplexe n'est pas validé par les professionnels ni par la « CADAC ».
- la propriété de la future cité de la gastronomie (privée ? publique ?).
- la question des profits futurs (car ces entreprises ne sont pas philanthropes !) et d'une éventuelle clause d'intéressement.
Les communistes de Dijon, mais également de Côte d'Or et de Bourgogne-Franche-Comté sont très attachés à la défense d'un hôpital public de qualité, ainsi qu'à un aménagement harmonieux de la ville de Dijon et de son agglomération où les activités culturelles et de divertissement ne seraient pas mises en concurrence. Ils appellent donc la municipalité et le maire de Dijon à sursoir à la vente du terrain à Eiffage et à réexaminer le projet dans la concertation, la transparence, aussi bien sur le plan financier que culturel.
En résumé nous demandons un moratoire, dans l'intérêt de l'hôpital public, des Dijonnais-es, et au-delà !
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