Expulsion ferme en catimini et sans discussions possibles des demandeurs
d'asile du squatt Bertillon, le tout à l'écart de toutes consultations
avec les diverses associations du "comité de soutien aux demandeurs
d'asile".
Il a été souligné le besoin d'un espace afin de stocker les
affaires personnelles des demandeurs d'asile devant désormais passer par
des lieux d'hébergement qu'ils devront quitter au matin.
La météo
étant heureusement propice a permis le déplacement avec la répartition
des objets personnels dans des containers diversifiés.
Le squat
abritait environ 80 personnes dont 50 devraient être logées par l'Etat
puisqu'ils sont en cours de demande d'asile", précise encore le
porte-parole.
"Le projet de la préfecture serait de loger 20
personnes,30 devraient être en asile de nuit. Et une trentaine de
personnes qui viennent peut-être d'arriver ou sont déboutées, qui sont en
dehors de la procédure, et qui n'ont, selon l'Etat, aucune existence
légale et doivent attendre leur rendez-vous avec la préfecture, en
général trois mois après l'ouverture, seront à la rue.
Selon nous, ce sont eux qui devraient bénéficier de l'asile de nuit", précisent encore les représentants du collectif.
Ce
fut à à 8h ce matin, que plus d'une centaine de policiers se sont
rendus au squat de la rue Bertillon qui abritait de nombreux demandeurs
d'asile depuis un an et demi.
Ils ont défoncé les portes des
chambres des habitants et les ont sortis sans ménagement. Une centaine
de personnes sont arrivées très rapidement en soutien. Ils ont bloqué
dans un premier temps les bus
Divia réquisitionnés pour l'opération afin
que les demandeurs d'asile puissent s'organiser pour décider de ce
qu'ils voulaient faire. Même ceux-ci ont pu reprendre une partie de
leurs affaires, mais des sommes importantes de mobilier, gazinières,
affaires personnelles risquent d'être perdues.
L'expulsion d'aujourd'hui survient juste un an après celle de l'
école des Greffes, bâtiment qui logeait 300 demandeurs d'asile à Dijon. L'an dernier
déjà les autorités avaient cherché à prendre les soutiens par surprise
en avançant la date d'expulsion et en passant en force grâce à un arrêté
de péril délivré par le Maire. A l'époque cette expulsion avait occasionné de nombreuses manifestations et protestations. Un village de tentes avait été dégagé manu militari par la police, place de la
libération et un nouveau squat situé rue des
Petites roches avait été
ouvert dans la foulée. Depuis les migrant-e-s, laissés à la rue par l'Etat étaient majoritairement regroupé-e-s dans le squat de la rue
Bertillon et aux
Petites Roches.
La
préfecture avaient affirmé ne pas vouloir rejouer le scénario de l'an
dernier. C'est pourtant ce qu'elle vient de faire aujourd'hui.
Ce
lieu qui était devenu un espace de repos permettait aux associations de
s'organiser et de proposer aux demandeurs d'asile des soins médicaux,
distributions alimentaires, cours de français et suivis des dossiers.
L'opération
policière d'aujourd'hui anéantit toutes ces démarches et aides en
cours, de même a joué sur la destruction de tous les travaux ayant été
faits tels que travaux d'électricité, de plomberie et de remise en état
réalisés par des associations et personnes solidaires.
Pourtant
malgré plusieurs demandes, la Mairie de son côté avait été jusqu'à
refuser de faire venir les services de dératisation pour aider à
améliorer l'hygiène du lieu.
Ce soir est prévu un rassemblement
ce soir 5 juillet à 18h devant la préfecture pour exiger un véritable
relogement pour tous, et manifester toute notre solidarité et notre soutien !!
Communiqué de presse !
Communiqué de presse ci-après du collectif d'organisations (ACAT
Dijon / Action Catholique Ouvrière / Adisar / Afrane Bourgogne /
Amnesty International / ATTAC 21 / Agir ABCD / CFDT 21 / CGT 21 / Club
Unesco Dijon / CCFD Terre Solidaire / CNT 21 / CSF / Espace Autogéré des
Tanneries / Euphorbe en Illabakan / Fraternité de St François d’Assise /
FSU 21 / CIMADE / La Vie Nouvelle / Ligue des Droits de l’Homme / MRAP /
Pastorale des Migrants / RESF 21 / SOS Racisme/ SOS Refoulement/
Syndicat de la Magistrature / Sud Santé / Tends la Main / Urgence
Solidaire) défendant le droit d'asile.
Ce matin, le squat de la rue Bertillon à Dijon a été évacué par la
police.
Les
organisations engagées dans la défense du droit d'asile sont indignées
par la méthode employée d'une intervention policière-surprise à
l'encontre de personnes totalement pacifiques venues demander l'asile à
la France pour échapper à des persécutions en application du droit
international. La préfecture avait affirmé à plusieurs reprise ne pas
vouloir recourir à la force et nous avait affirmé catégoriquement encore
hier soir que rien n'était prévu. Ces procédés révèlent un mépris de la
dignité des personnes comme du monde associatif.
Nous
sommes inquiets du devenir des expulsés. En effet, d'après les
dernières informations fournies par les pouvoir publics, 22 seraient
relogées dans les conditions prévues par les textes, 30 se verraient
proposer un abri de nuit temporaire, une quarantaine se retrouvent à la
rue, dont de nombreuses personnes ayant un
recours en cours pour régulariser leur situation.
Nous appelons à un rassemblement ce soir 5 juillet à 18h devant la préfecture pour exiger un véritable relogement pour tous.
Pour les organisations du Collectif de Soutien aux Demandeurs d'asile.