Etant membres de 2 associations A.F.P.S. 21 (Association France-Palestine Solidarité) et M.A.N. (Mouvement pour une Alternative Non Violente), nous venons de participer à la 6°conférence internationale à Bil’in : « Résistance Non Violente à l’occupation israélienne ».
Bil’in est un village de 1200 habitants, proche de Ramallah. Le mur de séparation construit par Israël isole 50% du territoire du village. Les revenus des oliveraies inaccessibles ont été perdus d’autant plus que les Israéliens les ont remplacées par 3 colonies (illégales en regard du droit international).
Depuis 2004, les villageois effectuent tous les vendredis une marche non violente de protestation.
Nous nous sommes joints le vendredi 22 avril, aux villageois, à des israéliens pacifistes et à d’autres internationaux. Comme tous les vendredis, l’armée israélienne était là pour empêcher l’approche de la double barrière électrifiée et a utilisé gaz lacrymogène, grenades assourdissantes, boulettes (acier entouré de plastique) projection d’eau nauséabonde chargée d’un produit agressif pour la peau. Depuis 2004, il y a eu 5 morts palestiniens et beaucoup de blessés.
Une douzaine d’autres villages de Cisjordanie organisent aussi le même type de Marches Non-Violentes.
Dans la vallée du Jourdain asséchée que nous avons parcourue, nous avons été sidérés de constater les rudes conditions de vie ou de survie des Bédouins, sans eau ni électricité : les canaux et les petits barrages ont été détruits et les forages profonds (jusqu’à 600 ou 800m) réalisés par les Israéliens, ont asséché les sources. Il ne reste aux Palestiniens que 6% de la vallée pour subsister (50% de la vallée est territoire militaire, 44 % a été pris pour les colonies).
Ce territoire (30% de la Cisjordanie) comptait, il y a 10 ans, environ 300 000 Palestiniens. Aujourd’hui ils ne sont plus que 50 000. Dans les colonies israéliennes (qui sont elles-aussi illégales) vivent environ 6 000 colons. Elles sont verdoyantes, bénéficiant d’eau à volonté : 98% de l’eau consommée dans cette région dessert les colonies
Les Palestiniens n’ont pas le droit de construire. Nous avons vu une mini école : un toit en tôle sur piquets et les parois faites de toiles de sac (genre sac de pommes de terre). La température atteint souvent plus de 40° dans ce territoire qui est au dessous du niveau de la mer.
L’A.F.P.S. a un projet : plantation de dattiers et équipement de conservation des dattes, pour aider les Palestiniens qui s’accrochent à leur terre. Pour eux : « résister, c’est exister ».
Nous avons pu aller dans des camps de réfugiés de 1948 : Dans le camp de Balata, à proximité de Naplouse, nous nous déplaçons dans des ruelles de moins d’un mètre de large entre des maisons de 3 ou 4 étages : dans ce camp prévu pour 1000 ou 1500 personnes ils sont 25000 à vivre ( ?) sur 1 km². Le camp de Aïda, dans l’enclave de Bethléem, était prévu pour 700 personnes, ils sont 5000.
Nous avons eu grand plaisir et beaucoup d’intérêt à rencontrer le responsable d’un centre culturel dont le principe de base est « la Paix par la Culture ». Il s’indigne du raccourci des médias « Palestiniens = terroristes. Les murs de ce camp sont de vraies bandes dessinées : l’humour est souvent présent à côté d’illustrations plus dures.
Nous avons participé à une manifestation pacifique à Jérusalem-Est contre l’expulsion de Palestiniens remplacés par des familles israéliennes : la majorité des 200 à 300 manifestants étaient Israéliens et les slogans fusaient en arabe et en hébreu. Les panneaux étaient libellés en hébreu, en arabe et en anglais.
Nous avons été choqués, lors de nos passages aux Check-points de l’attitude hautaine, dédaigneuse et humiliante des soldats israéliens vis-à-vis des Palestiniens.
Nous avons présent en mémoire ce qu’a dit par Mgr Fouad, patriarche de Jérusalem, dans une homélie de Noël
On pourra dire que cette terre est sainte
quand il y règnera une Paix Juste.
Jeanne-Marie et Jean-Gabriel
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