Les colporteurs et les Amis du diplo font leur cinéma
Les médias, en tous lieux et de tous temps
au travers du cinéma documentaire
lundi 28 mai : 14 h - Le p’tit ciné Berbisey - 9 rue de la Manutention
Le plomb, l'encre et la liberté de Jean-Paul LEBESSON (France - 1995 - 46mn)Participation de Jean-Christophe Tardivon
En juin 1940, la presse parisienne passe sous contrôle allemand ; les journalistes fuient à Lyon, en zone libre, où les grands quotidiens se sont installés. La censure vichyssoise va radicaliser certains journalistes ; fin 40, paraissent dans la clandestinité "Combat", "Libération", "Le Franc Tireur", etc. Historique et témoignages des réseaux de résistance de la presse dans la France occupée. Avec le témoignage de Lucie et Raymond AUBRAC.
Si l'"Humanité" paraissait depuis 1939, sa publication en temps de guerre était un acte de résistance qui demandait une grande organisation. Collecte d'informations en provenance des maquis, approvisionnement contrôlé du papier, imprimeries clandestines, réseaux de distribution parallèle... les journaux devinrent la colonne vertébrale de la résistance.
Témoins et acteurs au risque de leur vie retracent ici cette mutation de la presse qui verra, en 1942, le sabordage des grands quotidiens lyonnais, et à la Libération, l'arrêt brutal des titres collaborationnistes et l'émergence au grand jour d'un grand nombre de ces titres clandestins.
20 h – Le p’tit ciné Berbisey - 9 rue de la Manutention
F comme Ruffin de Martin Hardouin Duparc (France - 2006 - 52mn)
Participation d’Olivier Descamps (Environnement Magazine)
De ces flèches acérées, le « Fakir » pique là où ça fait mal, le « Fakir » questionne le réel, le « Fakir » dérange. Portrait de son fondateur, aux antipodes des « petits soldats du journalisme » qui façonnent la presse telle que nous la subissons aujourd’hui, François Ruffin prône un journalisme probe, patient, rigoureux, avec toujours le scrupule d’aborder l’histoire dans toute sa complexité, loin de toute univocité.
Ce n’est plus tant de liberté de la presse dont il est question, mais bien de défendre une liberté d’expression mise à mal par les chantres du pouvoir ou pire, par l’autocensure.
mardi 29 mai 20 h – Le p’tit ciné Berbisey - 9 rue de la Manutention
Pas vu pas pris de Pierre Carles (France - 1998 - 1h26)Participation de Christiane Perruchot (Traces écrites)
Le journaliste Pierre Carles fait ici la démonstration de l'impossibilité pour la télévision de rendre public un regard critique sur elle-même. A l'origine, une discussion enregistrée hors antenne entre Philippe Léotard, ministre, et Etienne Mougeotte, vice-président de TF1.
Carles, qui s'est procuré le document, le soumet aux stars de l'information : contradictions, embarras, justifications. Canal+ censure. Histoire d'une saga télévisuelle.
Démontrer que les milieux politique et télévisuel ne font qu'une seule "famille", ce n'est pas nouveau. Mais la censure brutale de Canal+ révèle les limites de l'audiovisuel en France. François-Henri de Virieu ("L'Heure de vérité"), Bernard Benyamin ("Envoyé Spécial"), Charles Villeneuve ("Le Droit de savoir"), Anne Sinclair ("7 sur 7"), etc. sont pris au piège de la caméra de Carles et offrent la vision inacceptable (pour eux) des stars dont on met en doute l'image. Après la parution d'articles dans "Libération" et "Le Monde", Canal+ est obligé de donner sa version des faits.
A partir du document d'origine, Pierre Carles filme toutes les réactions et enregistre aussi ses propres conversations téléphoniques. Mais ce film ne passera pas non plus au "Vrai-faux journal" de Karl Zéro ; il sortira en salle pour renconter enfin un public.
mercredi 30 mai 20 h – Le p’tit ciné Berbisey - 9 rue de la Manutention
En direct de Palestine de Rashid Masharawi (France - 2002 - 52mn)
Rashid Masharawi restitue le quotidien – le travail d’information, les espoirs, les découragements - de l’équipe de journalistes de la station de radio TV Voice of Palestine, "vox populi" et "voix officielle de l’Autorité palestinienne" dans les Territoires et à l’étranger. Un tournage entrepris peu avant la destruction totale de la station par un obus israélien le 19 janvier 2002, événement qui clôt le documentaire.
Tandis que l’émission quotidienne "Bons baisers de Palestine" connecte les familles séparées, les exactions de l’armée d’occupation et les nouvelles implantations de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens font le gros des informations locales.
Tout aussi quotidiens : les appels au calme "pour ne pas offrir de prétexte aux attaques des Israéliens". Rachid Hilal couvre la région de Ramallah, Said Ayyad celle de Bethléem, Samah Nassar présente le journal du soir.
Le film brosse également le beau portrait d’un journaliste à l’œuvre, celui d’Abou Anan, tiraillé entre désir d’objectivité et engagement personnel aux côtés de son peuple "victime d’une oppression sans précédent" ; un professionnel de l’information tenaillé par "l’obligation de devoir délivrer un message au monde entier" et talonné par "la peur du désespoir qui s’empare de tous".
jeudi 31 mai 19h30 – MJC de Chenôve
Les nouveaux chiens de garde de G. Balbastre et Y.Kergoat (2011-France)
Participation de Christiane Perruchot (Traces écrites)
« En ne rencontrant que des décideurs, en se transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le journalisme s’est enfermé dans une classe et dans une caste. Il a perdu ses lecteurs et son crédit » écrivait S. Halimi en 1997.
Le livre est devenu un film. G. Balbastre et Y. Kergoat démasquent les invités permanents des « débats télévisés », embarrassent les journalistes qui enchaînent les « ménages » décrivent la mainmise de grands groupes industriels sur les médias français.
vendredi 1er Juin 14 h – Le p’tit ciné Berbisey - 9 rue de la Manutention
F comme Ruffin de Martin Hardouin Duparc (France - 2006 - 52mn)
Participation d’Olivier Descamps (Environnement Magazine)
De ces flèches acérées, le « Fakir » pique là où ça fait mal, le « Fakir » questionne le réel, le « Fakir » dérange. Portrait de son fondateur, aux antipodes des « petits soldats du journalisme » qui façonnent la presse telle que nous la subissons aujourd’hui, François Ruffin prône un journalisme probe, patient, rigoureux, avec toujours le scrupule d’aborder l’histoire dans toute sa complexité, loin de toute univocité. Ce n’est plus tant de liberté de la presse dont il est question, mais bien de défendre une liberté d’expression mise à mal par les chantres du pouvoir ou pire, par l’autocensure.
18 h - Le p’tit ciné Berbisey - 9 rue de la Manutention
95.5 spécial dédicace de Marie DOLEZ (France - 2000 - 59mn)
Née en 1993 dans un collège de Mantes-la-Jolie, Radio droit de cité se bat six ans plus tard pour obtenir du CSA le partage de la fréquence détenue par l'Education nationale. Marie Dolez suit pendant plusieurs mois les différentes étapes d'une émancipation qui soulève, non sans heurts, le débat du passage d'une pratique amateur au professionnalisme. Avant tout outil d'intégrations sociale et professionnelle, RDC gagnera son pari.
Et si Radio droit de cité contribuait à changer l'image et la réputation du Val-Fourré, ce quartier de 28 000 habitants majoritairement immigrés ou issus de l'immigration dont 25% sont au chômage ?
Les quatre-vingt jeunes qui l'animent, pour la plupart bénévoles, s'y emploient. L'équipe permanente, quant à elle, cherche une reconnaissance professionnelle, synonyme de plus d'autonomie. Lors de réunions parfois houleuses, on met à plat les financements, on redéfinit les stratégies.
Quelle identité ? Quelle cible ? Quel code de conduite adopter ? Entre deux émissions musicales ou de micro-trottoir, où certains animateurs en sont encore à leurs balbutiements, on assiste aux visites du sous-préfet - qui affirme préférer le "liant social" à la "pagaille" -, du ministre de la Ville, Claude Bartolone, et du sociologue Pierre Bourdieu.
dimanche 3 juin - 15 h - Le p’tit ciné Berbisey - 9 rue de la Manutention - 2 films
La planète CNN de Frédéric LAFFONT (France - 1997 - 1h44)
CNN est une chaîne d'information continue qui emploie aujourd'hui plus de 8000 personnes. Le coup de génie de Ted Turner a été de diffuser ses programmes sur le câble, en les distribuant par satellite à l'échelle de la planète. La guerre du Golfe lui a donné une visibilité mondiale. Le film décrit, sans réel commentaire, le flux d'images produit par cette usine à informations télévisuelles.
Comment ça fonctionne ? A Atlanta, nous suivons la visite guidée pour touristes du building, les bandes d'auto-promotion et de courts interviews de présentateurs au discours "maison". Ted Turner présente son profil attendu : un Américain positif, féministe, pacifiste et écologiste. Sur le terrain, à Jérusalem, Sarajevo, à la bourse ou lors de défilés de mode, nous suivons quelques reporters et le montage de leurs commentaires pour la version finale.
Les coulisses de CNN se résument ici à des présentateurs-stars, dépendant de leurs poudriers et faisant de l'humour hors antenne, et à des reporters kamikazes, tous noyés dans un flot d'images ininterrompu. Une vision fascinée et superficielle de la planète CNN.
Al-Jazira, des voix arabes de Ali Essafi (France - 2003 - 52mn)
En accompagnant dans leurs activités Dima Khatib, rédactrice en chef, Khaled Al Mahmoud, responsable du bureau des correspondants et Hassan Ibrahim, journaliste, Ali Essafi s'immisce dans les coulisses de la télévision qatarie, Al-Jazira. En ce printemps 2003, la couverture quotidienne du conflit palestino-israélien (beaucoup de réfugiés palestiniens sont installés au Qatar) s'efface devant l'intervention imminente des États-Unis en Irak.
En duplex avec une chaîne française, Dima résume la position qatarie, emblématique des Pays arabes, sur la guerre en Irak : condamnation de la politique de George Bush et constat amer que le Qatar abrite une base militaire américaine qui va jouer un rôle capital dans le déploiement des troupes.
Pour marquer ce dilemme sur la chaîne elle-même, Khaled mène un reportage sur cette base, conduit par un jeune GI qui n'en montre évidemment presque rien : la salle de commandement, conçue par un grand décorateur d'Hollywood - ce n'est pas une rumeur - restera invisible.
Sans fard, Al-Jazira retransmet aussi le sommet islamique convoqué en urgence à Doha et les violentes altercations entre délégations, signe de l'impasse dans laquelle se trouvent les Pays arabes à parler d'une même voix.
En marge de la tension internationale, un pêcheur d'huîtres situe en quelques mots la situation économique du pays : la richesse des habitants due au pétrole et des métiers comme le sien qui disparaissent.
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