De l'explosion publicitaire à l'explosion des déchets
sortons de l'impasse !
L'écrivain Italo Calvino décrivait dès 1972 dans ses « villes invisibles » la cité imaginaire de Léonie. Les habitants de cette ville étaient décrits comme jetant tout objet après un unique usage, entourant ainsi peu à peu leur magnifique capitale d'un océan de détritus …
Alors que s'ouvre une nouvelle édition de la semaine européenne de réduction des déchets portée par l'ADEME et relayée par de nombreuses associations et collectivités, on constate que la situation de nos poubelles est quelque peu ...débordante !
En France la production de déchets ménagers a explosé depuis 10 ans et dépasse aujourd'hui le kilo de déchets par personne et par jour ! Soit près de 400 kg d'ordures chaque années. A cela s'ajoutent les déchets produits par les collectivités, les entreprises, les publicités déversées dans nos entrées et nos boîtes aux lettres...
A l'échelle de l'agglomération dijonnaise, nous sommes dans une réalité qui se chiffre en centaines de tonnes- pas loin de 350 !- de déchets produits chaque jour.
Réduire nos déchets à la source est un impératif et une exigence à la fois environnementale, sociale et économique. Réduire les déchets à la source avec toutes ces exigences correspond à la démarche de l'écologie.
- Environnementale, parce que ces déchets ne sont pas tous recyclables. Le meilleur déchet restera toujours celui que l'on ne produit pas. Près des ¾ de nos ordures ont un traitement aux effets brutaux pour la nature : incinération avec la pollution des airs et des végétaux, enfouissement, décharges sauvages qui perdurent, destruction de la biodiversité mais aussi épuisement des ressources (tous les emballages plastiques sont des sous-produits pétroliers) sont directement liées à ces excès !
- Sociale, car les plus modestes d'entre nous payent le tribut le plus lourd à une société de consommation dont ils profitent bien peu. Les foyers les plus modestes sont aussi ceux qui produisent le moins de déchets! Les nuisances liées aux incinérateurs et aux amas de déchets non pris en charge, l'augmentation de la pression fiscale liée au coûts de gestion des déchets par les collectivités, l'extension des emplois précaires liés à la société du jetable et de l'éphémère … autant de ponts entre la question sociale et la question environnementale.
- Economique enfin. Le traitement des ordures est un véritable coût pour les collectivités. Or les circuits de gestion des déchets génèrent des gains financiers non négligeables pour quelques grands groupes poussant bien des décideurs politiques à une retenue excessive. Il faut mettre en avant que les activités locales, ancrées dans les territoires et les traditions, en circuits courts sont les moins productrices de déchets… L'emploi local et le respect de l'environnement dans les processus de production sont synonymes de poubelles moins pleines !
Les actions, à l'échelle individuelle et collective, sont autant d'invitation à plus de responsabilité, de partage et de conscience.
Individuellement, chacun-e peut veiller dans ses achats, dans le choix de ses sacs et cabas, dans le refus des emballages inutiles et du jetable, dans le prêt et le partage d'outils, de livres, des articles pour bébé, en évitant les grandes surfaces quand c'est possible… à réduire la quantité de ce qu'il jette.
Collectivement, des choix peuvent et doivent être faits en favorisant les activités locales, la consommation responsable des collectivités, en responsabilisant les producteurs et les industriels ou en structurant des filières publiques efficaces de retraitement, en pesant sur les politiques publiques...
La semaine européenne des déchets met le débat sur la place publique. La publicité et les déchets ont des liaisons délétères. D'où l'opération STOP-PUB!
Du refus de la publicité et de son emprise sur nos vies et nos villes!
Chaque année, nous recevons chacune et chacun environ quinze kilogrammes de publicités diverses dans nos boîtes aux lettres. Pour une ville comme Dijon cela signifie plus de 2250 tonnes de prospectus. Pour l'agglomération dijonnaise, il s'agit de 3750 tonnes. C'est sans parler des publicités affichées ou insérées dans les journaux. La publicité génère du gâchis de papier et d'espace permanent, génère l'encouragement à la surconsommation et génère l'insulte faite aux plus modestes travailleurs que nargue l'étendue des inégalités.
La créativité n'est pas pas dans la pub. Les emplois – au rabais, faut-il le souligner?- qui y sont liés résident dans l'appel à la sur- consommation.
Faisons plutôt collectivement le choix d'une société plus sobre et plus partageuse, d'une créativité pour échanger plus que pour vendre, d'emplois durables et locaux plus que précaires.
Refuser la publicité inutile, en apposant un autocollant stop-pub sur sa boîte aux lettres, c'est affirmer le choix d'un autre modèle de société où nous voulons ensemble qui passe par produire autre chose que des déchets.
Ayons des comportements plus
écoresponsables !
Pensons aux personnes les plus modestes !
Sans oublier l’économie qui peut être
durable et responsable aussi !
http://harangue21.blogspot
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